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FACE AUX PATHOLOGIES RÉTINIENNES GRAVES, LES OPHTALMOLOGISTES LIBÉRAUX APPELLENT À L’AUTORISATION ENCADRÉE DE L’AVASTIN

Le SNOLM appelle à encadrer l’usage de l’Avastin en injection intraoculaire (IVT), un médicament sûr, validé
internationalement et 20 fois moins coûteux que les alternatives actuelles sur le marché. Objectif : garantir l’accès aux soins des patients atteints de pathologies rétiniennes graves.

Le Syndicat National des Ophtalmologistes Libéraux du Maroc (SNOLM) appelle les autorités sanitaires à autoriser et encadrer l’usage du Bevacizumab (Avastin) en injection intraoculaire (IVT) pour le traitement des pathologies rétiniennes graves et cécitantes.

Soutenue par la Société Marocaine d’Ophtalmologie (SMO) et la Société Marocaine de Pathologie Vitreo-Rétinienne (SMVR), cette démarche s’inscrit dans une logique scientifique, éthique et de santé publique : rendre accessible un médicament sûr, efficace et 20 fois moins coûteux que les alternatives disponibles.
Un médicament validé et encadré à l’international L’Avastin (bévacizumab) est un anti-VEGF utilisé depuis plus de quinze ans dans le traitement de pathologies oculaires sévères telles que la rétinopathie diabétique, l’œdème maculaire diabétique (OMD), les occlusions veineuses rétiniennes (OVR) et la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

Son efficacité et sa sécurité d’emploi sont confirmées par plus de 4 500 publications scientifiques et reconnues par des institutions de référence telles que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le National Institute for Health and Care Excellence (NICE) au Royaume-Uni et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en France.
Dans ces pays, son usage ophtalmologique est autorisé et strictement encadré, souvent dans le cadre d’une
Recommandation Temporaire d’Utilisation (RTU).
Au Maroc, l’Avastin dispose d’une AMM pour ses indications oncologiques, mais pas pour son usage
ophtalmologique, créant une zone d’incertitude réglementaire pour les praticiens et une inégalité d’accès pour les patients.
Un médicament 100 fois moins coûteux que les alternatives Selon les estimations du SNOLM, une injection d’Avastin reconditionné pour l’usage intraoculaire revient à environ 300 dirhams (hors frais hospitaliers), contre plus de 5 000 à 6 500 dirhams pour les produits similaires disposant d’une AMM.

Ces écarts considérables font de l’Avastin un médicament essentiel pour l’équité d’accès aux soins, notamment
pour les patients âgés, diabétiques ou à faibles revenus.
Une option thérapeutique scientifiquement et moralement justifiée Le SNOLM rappelle que l’usage de l’Avastin n’est ni expérimental ni marginal : il s’agit d’une pratique éprouvée, reconnue et encadrée à l’échelle internationale.
Dans le contexte marocain, où le coût reste un obstacle majeur à l’accès aux soins spécialisés, l’Avastin représente
souvent la seule alternative pour éviter la perte de vision et préserver l’autonomie et la qualité de vie de milliers de citoyens.
« Nous demandons un cadre clair, comme il en existe en France ou au Royaume-Uni, pour garantir à nos patients un soin efficace et abordable, et permettre aux médecins d’exercer sereinement », déclare la Dr Miriam Wafi, présidente du SNOLM.

Un appel à une autorisation dérogatoire nationale
Le mémorandum conjoint SNOLM–SMO–SMVR, présenté lors des Journées d’Automne de l’Ophtalmologie (3-4
octobre 2025, Rabat), formule quatre propositions concrètes :
1. Autoriser à titre dérogatoire l’usage du bévacizumab (Avastin) en injection intraoculaire.
2. Encadrer le reconditionnement selon des normes strictes d’asepsie et de traçabilité définies par la SMO.
3. Intégrer l’Avastin dans le remboursement AMO pour garantir une équité d’accès.
4. Clarifier le cadre juridique afin de protéger les praticiens de bonne foi et instaurer un climat de confiance entre
médecins, patients et autorités.
Un enjeu majeur de santé publique
Les ophtalmologistes marocains alertent sur l’impact humain, social et économique de la cécité évitable liée aux
pathologies rétiniennes.
L’autorisation encadrée de l’Avastin permettrait :
• de préserver la vue et l’autonomie de milliers de Marocains ;
• de réduire les dépenses publiques de santé et de préserver le fonds AMO ;
• de renforcer l’équité territoriale dans l’accès aux soins spécialisés.
« Ce que nous demandons, c’est la reconnaissance d’une pratique fondée sur la science, l’éthique et le bon sens. Autoriser
l’Avastin dans un cadre sécurisé serait un geste à la fois médicalement fondé, socialement juste et économiquement
responsable »,
conclut la Dr Wafi.

À propos du SNOLM
Le Syndicat National des Ophtalmologistes Libéraux du Maroc (SNOLM) œuvre pour la défense de la
profession, la promotion d’une ophtalmologie moderne, éthique et accessible à tous.
Il agit en partenariat avec les sociétés savantes et les autorités sanitaires pour garantir une pratique de qualité au
service de la santé visuelle des Marocains.

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