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Conférence de l’Ordre des Médecins Dentistes : des violations graves menaçant la santé des citoyens

Dans le cadre de la politique nationale visant à éliminer toutes les formes d’informalité dans plusieurs secteurs, notamment l’exercice illégal de la médecine dentaire, et en perspective des échéances importantes que connaîtra le Royaume, l’Ordre National des Médecins Dentistes a organisé, mardi 15 juillet 2025 à Casablanca, une conférence de presse dans un établissement hôtelier, afin de tirer la sonnette d’alarme sur les risques sanitaires et sociaux liés à la pratique non autorisée de la médecine dentaire, ainsi que sur les tentatives de la légitimer à travers des formations techniques non agréées, qui entretiennent un désordre inquiétant dans un contexte de vide législatif et réglementaire préoccupant.

L’événement a connu une forte mobilisation des médias nationaux, en plus de la participation d’acteurs de premier plan du secteur de la santé, parmi lesquels des médecins dentistes, des enseignants universitaires, des étudiants en médecine dentaire, des représentants de la Fédération nationale des syndicats des médecins dentistes du secteur libéral, des associations scientifiques spécialisées, ainsi que des organisations de la société civile engagées dans l’action médico-sociale au profit des populations vulnérables.

Dans son communiqué, l’Ordre National des Médecins Dentistes a souligné que cette rencontre constitue une étape essentielle pour réfléchir collectivement aux moyens de faire face à ce fléau sanitaire, dans un contexte de réformes majeures du système de santé au Maroc. L’Ordre a mis en garde : « Le laxisme face à l’exercice illégal de la médecine dentaire ne porte pas seulement atteinte à la dignité des professionnels, il constitue aussi un danger direct pour la santé des citoyens, pouvant mener dans certains cas à la mort. Il nuit également à l’image du Royaume du Maroc en tant que destination sûre pour le tourisme médical aux niveaux régional et continental. »

La conférence a été marquée par la présentation de témoignages bouleversants de victimes de ces pratiques anarchiques. Des cas documentés de décès dus à l’utilisation incontrôlée de produits anesthésiants, ou à des actes réalisés par des individus non qualifiés et sans aucune formation médicale, ont été évoqués.

D’autres cas faisant état d’infections graves et de séquelles irréversibles causées par des poses de prothèses mal exécutées ou l’utilisation de matériaux frauduleux ou périmés, dans des locaux insalubres dépourvus des normes élémentaires d’hygiène et de sécurité, ont été exposés. Le tout dans un contexte national marqué par une recrudescence inquiétante de pathologies comme le VIH, l’hépatite virale, la tuberculose, et d’autres infections potentiellement mortelles liées directement à ces pratiques illégales.

Plusieurs intervenants ont alerté sur le poids financier que représentent ces maladies pour les finances publiques, pour les citoyens, et pour l’ensemble du système de santé.

Ces témoignages ont profondément marqué l’assistance et ont renforcé la crédibilité des échanges en mettant en lumière l’ampleur des souffrances humaines et sociales engendrées par ce phénomène.

Les participants ont rappelé que la profession de médecin dentiste est une activité médicale strictement encadrée par la loi, nécessitant une formation universitaire de six années dans les facultés de médecine dentaire, incluant des stages pratiques et cliniques, ainsi que des spécialisations et une formation continue, rendue indispensable par les avancées technologiques et scientifiques du domaine. Ces exigences ne peuvent en aucun cas être remplacées par des formations techniques ou professionnelles limitées, qui ignorent la complexité anatomique et fonctionnelle de la cavité buccale et les fondements de la santé publique. Toute tentative de justification ou de tolérance de ces pratiques illégales constitue une atteinte grave à la sécurité des citoyens et une violation flagrante des lois et des principes déontologiques.

La conférence a également été l’occasion de réaffirmer la nécessité d’une mobilisation collective de l’ensemble des acteurs concernés — professionnels de santé, législateurs et responsables publics — pour combattre ce fléau. Cela passe notamment par l’application rigoureuse du cadre juridique existant, l’adoption rapide par la Chambre des Conseillers du projet de loi 25.14 relatif aux préparateurs et manipulateurs de dispositifs médicaux, notamment dans son volet concernant les fabricants de prothèses dentaires, déjà approuvé par la Chambre des Représentants.

Un renforcement du contrôle est également indispensable pour protéger les citoyens contre des pratiques mettant leur santé en péril, dévalorisant la profession, nuisant à l’image du pays, et fragilisant l’ordre sanitaire national.

En conclusion, l’Ordre National des Médecins Dentistes appelle l’ensemble des parties prenantes à assumer pleinement leurs responsabilités juridiques et éthiques, et à œuvrer au rétablissement de la confiance des citoyens dans le système de santé national. Un chantier d’autant plus crucial que le Maroc s’apprête à accueillir des événements internationaux de grande envergure, nécessitant un niveau d’exigence élevé en matière de qualité, de rigueur et de crédibilité dans tous les secteurs, au premier rang desquels figure le secteur de la santé.

Il est important de rappeler que l’Ordre National des Médecins Dentistes a, à plusieurs reprises, adressé des courriers officiels aux walis et gouverneurs de différentes régions, pour les alerter sur la gravité de la persistance de ces pratiques anarchiques. Celles-ci sont exercées dans des locaux connus sous l’appellation de « fabricants de prothèses dentaires », où des interventions médicales dangereuses sont pratiquées sur les citoyens, en totale violation de la loi et de la déontologie médicale, mettant ainsi en danger la vie des patients et consolidant un système de soins précaire et irresponsable.

L’organisation de cette conférence s’inscrit dans la continuité de la haute attention que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, accorde au secteur de la santé, à travers des projets structurants tels que la généralisation de la couverture santé, et une vision stratégique pour une justice sanitaire équitable, l’amélioration de la qualité des soins, et l’élargissement de l’accès aux services médicaux dans toutes les régions du Royaume.

Le Souverain veille également au respect des spécialités médicales, au renforcement des infrastructures de santé, et à la formation des médecins dentistes à travers la création de plus de dix facultés de médecine dentaire, qui devraient permettre de répondre aux besoins en professionnels dans les quatre prochaines années, en plus du nombre important de diplômés formés à l’étranger.

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