Injaz solutions: L’architecture et l’urbanisme post Covid-19- Edition 4
Aujourd’hui, nous sommes confrontés à la deuxième plus grande pandémie de l’histoire impactant tous les modes de vies et tous les secteurs d’activités. L’urbanisme et l’architecture ne sont pas exemptés.
Dans la série des webinaires organisés par Injaz Solutions en partenariat avec CIH Bank, un quatrième évènement dédié à cette réflexion a été organisé le 14/07/2020.
Un panel d’experts marocains et internationaux de renom et dotés d’une expérience pointue dans le domaine, ont répondu présents, afin de débattre du sujet, et d’exposer des pistes de réflexion quant aux stratégies à déployer.
Ont ainsi participé :
Badria Benjelloun – Directrice de l’Urbanisme Ministère de l’ATNUHPV.
Ricardo Bofill – Architecte urbaniste Espagne
Mounia Diaa Lahlou – Directrice Développement SADV-OCP;
Driss Bensouda – Directeur Associé Tracking Data;
Nuno Leonidas – Architecte Portugal;
Tarik Oualalou – Architecte Urbaniste France Maroc;
Ahmed Ziyat – Architecte DPLG Maroc;
Jawad Ziyat – Président d’Injaz Solutions.
Dans cette perspective, une étude a été réalisée sur 330 ménages résidants à Casablanca. A la lumière de cette dernière, Driss Bensouda introduit le sujet en affirmant que suite au confinement, il y a eu un léger recul au niveau des intentions d’achat, mais dont le niveau reste tout de même important à 30% vs. 35% avant confinement.
De plus la priorité des critères de choix a également changé. Les attentes sont au niveau :
– espace plus grand et mieux agencé (24%),
– ouverture et d’aération (20%).
– isolation phonique (9%), qui apparaît pour la première fois en tant que critère de choix.
Il ressort aussi de cette étude que le confinement a eu impact sur le choix du type de logement souhaité. Une partie de la demande d’appartements a migré vers les villas.
Badria Benjelloun rejoint cette idée en déclarant : “ Le confinement a eu un impact sur les modes de vie, les modes de faire, sur l’usage et même sur le changement de fonction… La crise sanitaire a impacté notre mode d’habiter et va également impacter en amont notre mode de planifier.”
Ahmed Ziyat reprend : “ Le logement va être pris en charge par les promoteurs, par les architectes et par les marchés… Le sujet est : comment va-t-on dessiner la ville de demain ? Avec quels nouveaux documents d’urbanisme ?”
Mounia Lahlou annonce dans ce sens : “ Les pandémies et l’urbanisme sont très liés. “ Elle reprend en insistant : “en respectant les principes du développement durable dans l’urbanisme, nous minimisons les impacts d’un confinement futur. De plus, il convient de veiller à respecter une distanciation physique sans pour autant tomber dans la distanciation sociale.”
Par ailleurs, Nuno Leonidas met en lumière “la perte d’espace” que nous observons aujourd’hui, il faudrait selon lui travailler sur cet aspect tout en s’appuyant sur les moyens technologiques dont nous disposons aujourd’hui. A Lisbonne, la pandémie a mis en exergue le déséquilibre de la ville avec d’un côté le « centre-ville » lieu de travail et la périphérie et ses cités dortoirs, engendrant un besoin en transport énorme rendu difficile en ce temps de Covid-19. Il convient de s’inspirer du modèle des villes anciennes équilibrées offrant travail, logement et loisirs dans le même quartier.
Ricardo Bofill, référence mondiale en la matière, rejoint cette idée en prenant l’exemple de la Chine pour dire que le Maroc avec son histoire architecturale très forte doit créer la ville du futur ou un aménagement du territoire du futur sur cette base, et ce en utilisant la technologie et la science. Le cas de la ville nouvelle de Benguérir est une vraie opportunité dans ce sens.
De plus, Tarik Oulalou met l’accent sur ce nouveau désir qui émerge : habiter dans un environnement sain. En effet, cette pandémie a mis en lumière une certaine prise de conscience à l’échelle mondiale. Cette pandémie a également favorisé le retour en force nécessaire de l’Etat dans la planification et le développement urbain. C’est également de se réapproprier les centres villes urbains délaissés et dégradés.
In fine, Jawad Ziyat conclut le débat : “Le covid-19 est un déclic qui a pu montrer les dysfonctionnements de la ville, de nos logements et l’inadéquation entre l’offre attendue et l’offre réelle… Nous avons besoin de plus d’équilibre dans nos villes, de moins de réglementations urbanistiques pour laisser plus de créativité aux architectes et urbanistes.”
De plus, Tarik Oulalou met l’accent sur ce nouveau désir qui émerge : habiter dans un environnement sain. En effet, cette pandémie a mis en lumière une certaine prise de conscience à l’échelle mondiale. Cette pandémie a également favorisé le retour en force nécessaire de l’Etat dans la planification et le développement urbain. C’est également de se réapproprier les centres villes urbains délaissés et dégradés.