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Marrakech célèbre son patrimoine immatériel à la 54ᵉ édition du Festival National des Arts Populaires

Au cœur de l’histoire, sous les voûtes anciennes du Palais El Badi, Marrakech a donné le coup d’envoi de la 54ᵉ édition du Festival National des Arts Populaires, organisé par l’Association Al Atlas Al Kabir en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, avec le soutien de la Wilaya de la région Marrakech-Safi, du Conseil régional, du Conseil communal et de la commune Mechouar-Kasbah.

Cette année, les organisateurs ont choisi l’un des monuments historiques les plus emblématiques de la ville, le Palais El Badi, pour accueillir ces nuits artistiques fascinantes, où les lieux semblent se réveiller au son de la mémoire et retrouver leur splendeur d’antan, tandis que les spectacles folkloriques se succèdent dans une parfaite harmonie, venus de toutes les régions du Royaume.

Pendant cinq jours, le public local ainsi que les visiteurs marocains et étrangers auront rendez-vous avec des spectacles célébrant la richesse de la diversité culturelle marocaine, présentés par des troupes folkloriques représentant les différentes régions du pays, à travers des tableaux inspirés des poèmes, rituels et célébrations populaires, dans une mise en scène à la fois visuelle et musicale envoûtante.

Placée sous le signe du « patrimoine culturel immatériel en mouvement », cette édition vient réaffirmer que la mémoire marocaine est toujours vivante, se renouvelant sous des formes artistiques qui dialoguent avec le présent sans jamais se détacher de leurs racines. Chaque danse, chaque rythme fait résonner des échos de cette mémoire séculaire.

Depuis la place de la mairie, un cortège majestueux a traversé la médina, passant par la place Koutoubia avant de rejoindre le Palais El Badi. Là, se sont réunies des troupes venues du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, apportant avec elles les saveurs des montagnes, du désert, des côtes et des plaines, pour tisser ensemble une symphonie collective qui enrichit le paysage culturel marocain.

Dans une atmosphère festive inhabituelle, les troupes folkloriques ont rivalisé de créativité en présentant des performances vivantes qui allient tradition et rythme, expressions émotionnelles et musicales, dans des chorégraphies précises et des mouvements rythmés. Le tout ponctué de chants et de danses qui tantôt évoquent l’amour et le mariage, tantôt célèbrent la récolte et la terre.

On aurait dit des oiseaux voyageurs, chaque groupe avec ses propres rituels, où le costume joue un rôle essentiel, exprimant l’identité et l’appartenance de chacun. Le djellaba blanc makhzenien, les habits traditionnels de Bzou et du Souss, la daraâ saharienne, les tuniques brodées et les foulards colorés des femmes, agrémentés de bijoux et d’accessoires locaux, témoignent de la richesse saisissante du Royaume.

Le Festival National des Arts Populaires est considéré comme l’une des plus anciennes manifestations culturelles du Maroc. Il ne se limite pas au simple divertissement, mais ouvre aussi un espace de dialogue intergénérationnel, offrant au public un miroir pour plonger dans la mémoire collective, à une époque où le patrimoine est menacé d’oubli.

Si le Palais El Badi est le théâtre du récit en cette année 2025, c’est bien le public de la ville ocre qui en écrira le plus beau chapitre. Au fil de ces cinq nuits, les âmes se rencontreront, les rythmes se mêleront, et les spectacles vivants vibreront au rythme d’un peuple indissociable de son art et de sa mémoire. Lors de l’une de ces soirées, l’artiste marocaine Saïda Charaf montera sur scène, inscrivant ainsi sa voix et sa présence dans l’histoire du festival, par la grande porte du Palais El Badi, dans une rencontre entre patrimoine, chant et émotions, marquée à la fois par la force de sa performance et la résonance du lieu.

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